Cette conférence porte sur une évaluation de la conjoncture stratégique au Moyen-Orient et sur l'analyse des tensions entre Israël et l'Iran. Une éventuelle montée de celles-ci a été l'objet de débats en Israël l'été dernier entre les responsables gouvernementaux et les chefs des services du Shin Bet (sécurité intérieure) et du Mossad (sécurité extérieure). Ce débat a été repris aux États-Unis dans la presse officielle et au sein du Pentagone, avant les élections présidentielles américaines du 6 novembre 2012.
Au courant de ce débat, l'atteinte du seuil nucléaire militaire par l'Iran et l'accroissement de ses capacités balistiques ont été considérés comme un défi à l'intérêt vital d'Israël, à la doctrine Begin et au TNP. L'Iran, comme “balancier” de la région du Caucase et de l'Asie Centrale ouvre l'accès au Golfe et influence le versant méditerranéen du Proche-Orient, activé par l'axe politique entre le Hamas, le Hezbollah et la Syrie.
L'objectif de l'Iran apparaît comme une recherche de sa propre insularisation stratégique et comme un accroissement de sa liberté d'influence au Proche-Orient, dans la région du Golfe et en Afghanistan. Celui de l'Occident se veut, quant à lui, un coup d'arrêt à la prolifération nucléaire régionale et un rejet d'un risque militaire inacceptable.
La phase de négociation actuelle, accompagnée par la proposition conditionnelle des Six (Russie, Etats-Unis, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) d'un allégement des sanctions et la fixation de prochains rendez-vous à Istanbul et Almaty ont été saluées positivement par l'Iran et sans illusion par un diplomate occidental.