Islam Karimov, Bâtisseur de la Nation

Auteur: 
Irnerio Seminatore
Date de publication: 
31/1/2017

Islam Karimov, Bâtisseur de la Nation

Irnerio Seminatore

 


Le premier Président de l’Ouzbékistan, Islam Karimov, ingénieur et économiste, ancien président du comité de planification (Gosplan) de la République Socialiste d’Ouzbékistan, passionné d'éducation et de réformes, bref de développement, fut le bâtisseur de l’Ouzbékistan actuel, moderne et indépendant.

L'accession à la souveraineté politique de la part de cet État majeur de l'Asie centrale le 31 août 1991, fit de lui un solide pilier de l'histoire récente du pays et simultanément un "homme nouveau", projeté vers l'avenir, incarnation des hommes de la tradition des anciens Khanats.

Après la dissolution de l'Union Soviétique le 25 décembre1991 et la fin de la bipolarité du monde, Islam Karimov incarna la transition vers une autre redistribution des pouvoirs dans le système international, comme gage de paix ou de non conflit.

Il compris immédiatement la nécessité de l'ouverture de l'Asie Centrale et d'un nouvel équilibre de pouvoir dans le Hearthland entre la Russie, privée de ses anciens États Membres, par une amputation géopolitique sans précédent, les États-Unis d'Amérique, qui découvraient l'importance stratégique du vieux cœur du monde et la Chine montante, aux ambitions calculées et pas moins grandes de celles de l'Empire du Milieu.

En leader responsable, il fut ouvert à la logique du monde global et aux nouveaux équilibres de puissance, et fonda l'indépendance du pays sur la stabilité interne et sur la stabilisation régionale.
En réaliste et machiavélien modéré, il perçu très vite que la notion d'ordre, interne et internationale, deveindrait l'objectif prioritaire de la logique du système et de l'organisation de l’État.

Ainsi, les mutations globales des équilibres mondiaux l'incitèrent à la prudence et le poussèrent à agir dans la continuité institutionnelle, plutôt que dans la rupture. En effet, dans les"révolutions de couleurs" il perçut très clairement les agissements provocateurs et les manipulations, désarçonnant les défenseurs des réformes et provoquant une ingérence perturbatrice, sous couvert de démocratie et de défense des droits de l'homme.

Si le "modèle Ouzbèk" de développement, dans un monde sans modèles, fut considéré comme une recette efficace de gouvernance, le pari du renouveau et de la renaissance ouzbèk furent imputables au primat de la politique d’équilibre et à la recherche de rapports de force, internes et internationaux, fuyant les extrêmes, en économie, en politique, dans les relations inter-ethniques et dans la valorisation de la culture et du passé.

Bref dans la construction d'une identité historique forte.

La mauvaise perception de la figure et de l’œuvre d'Islam Karimov en Occident, fut une déviance médiatique, visant à établir et perpétuer une influence sur ces nouveaux espaces de la multipolarité et de la découverte historique. Dans ce nouveau cadre international, l'exercice du pouvoir de la part d'Islam Karimov, consista à restreindre les zones de non droit entre les peuples, sans faire apparaître le vieux monde comme anachronique et sans cacher que les stratégies "d'élargissement de la démocratie", voilèrent les "stratégies de l'endiguement", en apparaissant comme messianiques et novatrices.
Là encore l'exigence de l’État imposa à Karimov de "construire, avant de détruire", en ouvrant l’État et la société civile aux souffles des temps nouveaux.

C'est pourquoi la sagesse et non l'idéologie apparentent Karimov, aux grandes figures du passé et c'est pourquoi, il restera dans la mémoire de son peuple, comme un président fondateur de la Nation et bâtisseur de l'avenir.

Conférence organisée par l'Ambassade de l'Ouzbékistan à Bruxelles - Press Center de la Commission Européenne, le 27 janvier 2017, rue Froissart 1000 Bruxelles.