LE 11 SEPTEMBRE ET LA NOUVELLE ÈRE DES RELATIONS INTERNATIONALES.

IERINews - le Quotidien du Peuple
Auteur: 
Irnerio SEMINATORE
Date de publication: 
6/9/2011

 

 

LE 11 SEPTEMBRE

ET LA NOUVELLE ÈRE DES RELATIONS INTERNATIONALES

 

LE QUOTIDIEN DU PEUPLE

 

欧洲国际关系研究院院长塞米纳托尔:

911事件开启了国际关系新时期,对世界的影响是重大的、系统的、全面的,世界因此将向由相对大国组成的多极体系演变,而演变过程则可以分为三个阶段:

第一阶段2001年至2011年,其特征为单极主义在能力与权力方面逐渐衰落,西方出现了地缘政治非决定论,试图根据自身的政治与军事秩序设想,在塑造国际环境中起主导作用。

第二阶段2011年至2015年, 目前的形势显而易见,西方暂时失去了在国际体系重组、全球治理、长期战略与世界舞台等领域的霸权。金砖国家在社会经济甚至政治上的崛起,极大影响了贸易关 系范围乃至战略关系。其主要特征为:两极世界时期建立的核均势逐渐消失,核扩散正在一些地区蔓延;由于精疲力尽以及在地缘政治与战略上的过度扩张,美国一 超独霸时代象征性地终结;一些国际组织(如北约、联合国等)内部出现分化;由于影响的地区多样性与霸权的难以为继,在欧美、亚洲、地中海、大中东、海湾、 阿富汗、印度等阵营中,分裂与反对倾向越来越严重;不对称冲突、种族战争、文化战争、分裂战争等日益增多;反恐战争前途难料;西方文化的支配优势正在被弱 化。

第三阶段2015年至2025/30年,预计将出现大洲之间、跨大西洋间、欧亚之间、跨太平洋间的相互作用时期,其特征是相对大国之间建立了紧密的平衡关系,因此将导致国际权力平均化以及全面的政治与战略调整。

 

 

Ce texte a été publié sur le Quotidien de Peuple de Beijing, à la demande du Correspondant en Chef, LI Yongqun, du Bureau de Bruxelles,pour une insertion spéciale consacrée au 11 septembre 2001.

L'étude intégrale au titre “Système et procès” sera publiée sur IERI News du 17 septembre prochain.

 

 

IERINEWS

par

Irnerio SEMINATORE

 

 

Le Onze Septembre ouvre une nouvelle ère des relations internationales. Son impact majeur est de type prospectif, systémique et global.

Nous essaierons d'en décrire la portée en trois phases, par une analyse de la périodisation conjoncturelle vers un système multipolaire accompli, à l'horizon 2030, en direction d'un monde de puissances relatives.

 

Première Phase

(2001 – 2011)

 

Il s'agit de la phase qui correspond à la transition du système unipolaire à intégration hiérarchique incomplète, qui a dominé de 1991 à 2001, vers un système caractérisé par le déclin progressif de l'unipolarisme capacitaire et de l'unilateralisme décisionnel. Cette phase a été marquée par l'apparition d'indécisions géopolitiques à l'Ouest et a comporté une tentative de l'acteur dominant de façonner l'environnent international en fonction de sa conception de l'ordre politique et militaire.

Deuxième Phase

(2011 – 2015)

 

C'est la phase actuelle de la conjoncture, lisible dans l'éclipse temporaire d'Hégémon, la réorganisation du système et de sa gouvernance globale. C'est une phase d'hésitation stratégique à long terme des acteurs majeurs de la scène planétaire. L'émergence multilatéraliste des puissances moyennes, à caractère socio-économique et virtuellement politique (BRICs), affecte davantage la sphère des relations d'échange que les rapports proprement stratégiques.

Les traits saillants de cette conjoncture se définissent par :

- La lente disparition de l'équilibre nucléaire de la bipolarité et la diffusion de formes de prolifération régionales contrastées.

- La décomposition symbolique du moment unipolaire américain, par l'épuisement de sa volonté de primauté et par la surextension géopolitique et stratégique de ses forces.

- L'émergence de différenciations institutionnelles au sein des grands ensembles supranationaux (UE, OTAN, ONU, etc).

- L'influence grandissante des divisions politiques dans les options des camps euro- atlantique et asiatique (Méditerranée, Grand Moyen Orient, Golfe, Afghanistan, Tibet, India), dictés par la diversification régionale des fonctions d'influence et par l'incapacité d'Hégémon d'imposer un ordre planétaire contraignant.

- La multiplication de conflits asymétriques, des guerres ethniques, culturelles, séparatistes, etc.

- Le brouillard de la « guerre globale contre le terrorisme » et ses sanctuaires.

- La dominance culturelle de l'Occident mais métissée et relativisée.

Troisième Phase

(2015- 2025/30)

 

Affirmation d'une ère d'interactions intercontinentales fortes, transatlantiques, trans-eurasiennes et trans-pacifiques, caractérisées par un équilibrage serré de « puissances relatives ».

Il en résultera un nivellement du pouvoir international et un réalignement politique et stratégique général, par des rapprochements capacitaires significatifs et par des diffractions diplomatiques en ce qui concerne les nouvelles affirmations de puissance et la redéfinition, cognitive et opératoire, du pouvoir international (Hard, Smart et Soft Power).

Les traits prévisibles de cette phase seront :

- L'accomplissement de la transition vers un monde multipolaire plus influent et l'aiguisement des rivalités qui avivent les luttes pour l'hégémonie au niveau global.

L'établissement d'une série d'équilibres de réseaux, centrés sur l'acteur jadis unipolaire qui s'efforcera d'exercer une forme adaptée d'arbitrage du jeu international ou de « Global Leadership », par une politique de « Linkage stratégique » dans les différents systèmes régionaux, au lieu de la « Global dominance » du système.

- L'organisaiton politico-stratégique des poles autour d'un Leader régional (Brésil, Chine, Russie, etc.)

- Un système de sécurité collective qui échappera en large partie aux organes de sécurité existants (ONU, OTAN, autres...) et aux instances de gouvernance actuelles (G8, G20), et cela en raison de variations de la « mix-security » dans une planète aux ressources fines,

- Les ambiguïtés et incertitudes des nouvelles « coalitions multipolaires » dans un contexte de bipolarisme croissant (Chine-USA).

- Les combinaisons croisées de « Balance of Power », pratiquées par les puissances traditionnelles et de « Balance of Threats » par les puissances montantes (comme mélange de menaces et de vulnérabilités).

- La démocratisation du fait nucléaire (ADM) et la généralisation multiforme de nuisances et de terrorisme.

- La dominance offensive de la cyber-guerre et des guerres spatiales, qui induit une modification du rapport de force entre attaquants et défenseurs (avec une prime à l'attaquant).

L'apparition d'une « compétition des systèmes de valeurs » qui se superpose à la « compétition économique » (fondée sur le couple confrontation/coopération forcée) et à la « compétition stratégique ».

- L'affirmation d'une ère de grandes incertitudes et de surprises géopolitiques.

 

Ainsi, le « Hard Power » et le pouvoir démographique redeviendront décisifs et la rémanence de la domination « informelle » de l'Occident sera panachée par des revendications relativistes et symboliques d'autres images civilisationnelles, d'expression asiatique et sinique.

Le XXIème siècle aura un modèle civilisationnel hybride et comportera une crise d'orientation morale, puisque chaque civilisation et chaque époque culturelle ont leur propre modèle de civilisation qui coïncide avec le moment le plus élevé de leur irradiation culturelle et de leur puissance existentielle et spirituelle.

 

Le nucléaire jouera une fonction de dissuasion classique pour les États, d'emploi effectif et terroriste pour les groupes sub-étatiques et revendicatifs.

Quant au régime de contrôle, les acteurs étatiques prôneront « l'option zero » et l'élimination des stocks; les perturbateurs (« Rogue States » et groupes radicaux), choisiront la diffusion des têtes, le développement balistique et les armes sales.

 

Les institutions universelles, de débat, de prévention et de sécurité collective, comme foyers de médiation, d'élaboration de règles ou de leurs contestations (ONU etc), seront reléguées à des missions de sécurité collective, périphériques et mineures, quant à leur réactivité et à la gestion des tensions, toujours imprévisibles.

 

La distribution des alliances se fera en fonction d'un choix systémique qui discriminera, entre puissances de conservation (ou de « status  quo » relatif) et puissances perturbatrices (revendicatrices ou de changement), et plus concrètement en fonction des formes de polarisations régionales autour d'un « Leader régional».

Ainsi les conflits pour les ressources et la hiérarchie de puissance adopteront cette forme de polarisation, comme référent décisif d'orientation stratégique.

Les grands conflits ne viseront pas toutefois la disparition d'acteurs essentiels, nécessaires aux équilibres de demain, comme la Russie, le Chine, le Japon, l'Inde, l'Indonésie, etc.

Dans ces cas, des prix et des gages seront donnés aux acteurs dissidents des coalitions adverses, au nom d'ajustements compensatoires traditionnels.

 

Dans ce jeu de rivalités déclarées ou informelles, ce qui compte sera l'affaiblissement historique de l'adversaire et sa mise hors jeu temporaire. Ce qui convient à la puissance équilibratrice c'est de provoquer l'effet déstabilisant favorable à ses intérêts, par simple prolongement des tendances en cours, ou par adaptation de celles-ci, ou encore par recours à des formes de subversion induites.

 

En termes de prévision politique, le principe fondamental sera l'identification du facteur déstabilisant et de l'acteur perturbateur, afin de pouvoir agir sur les deux, dans un cadre régional, politique et organisationnel et selon une stratégie indirecte qu'exige désormais un contrôle sur le Web. Cette stratégie va susciter, en tache d'huile, des formes de révolte qui constituent les aspects modernes et subreptices de l'intervention étrangère et de la dissidence interne, bref l'école cosmopolitique de la politique et le parti de l'étranger.